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HISTOIRE

Une gilde de 800 ans d'histoire

1213 Les arbalétriers, les protecteurs:

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La date de fondation de notre Gilde et la remise de privilèges à celle que l’on dénommait « de Groote Gulde » remonteraient, selon les historiens, à l’année 1213. 

C'est en cette année que  le duc de Brabant Henri Ier octroie un statut corporatif à la Compagnie des Arbalétriers .

En effet, lors d’un mariage bruxellois célébré sur les bords de la Senne, près de la chapelle Saint-Laurent, des Louvanistes auraient tenté de jeter le trouble dans la fête du jour. Les arbalétriers  seraient arrivés pour libérer les convives agressés par des Louvanistes désireux de s'approprier la bière qui coulait à flots pour la noce. 

La date exacte d’institution du Grand Serment est donc placée  par les historiens en 1213, mais ne représente pas la date des débuts de l'existence d'une compagnie arbalétrière à Bruxelles.

En effet, cette corporation existait déjà antérieurement à cette date et nous trouvons mention en 1182 de l'envoi en renfort d'une unité de 10 arbalétriers par Henri de Brabant, alors Seigneur de Bruxelles, à son parent le Comte de Flandre.

Ce qui fait de nous l'une des plus anciennes gildes  encore en activité.

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La Compagnie obtient, en 1213 le monopole de l'exercice de l'arbalète et ses membres pouvaient désormais être requis pour des actions militaires en échange d'une solde (Kleedgeld) consistant à la remise d'un uniforme et d'un chaperon. 

Comme de nos jours, le nombre de membres sera limité à 60 .

Quelques années plus tard, sans que la date puisse être certifiée, le nombre d’Arbalétriers amena à la création d’une troisième Gilde, celle des Arbalétriers de Saint-Georges, en plus de celles des arbalétriers de Notre Dame et de celle des archers.

Le sablon

En échange des privilèges liés au nouveau statut de "personne civile" de la compagnie, ses membres  prêtent serment au Duc de Brabant, d'où la nouvelle dénomination de Serment. 

Actuellement, lors de l'intronisation d'un nouveau membre, le nouveau Compagnon prête toujours serment d'allégeance au Duc (ou à la duchesse) de Brabant. 

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Le Serment est une Compagnie  laïque mais très marquée par la vie chrétienne et se met, selon l'usage de l'époque, sous le patronage de la Vierge et de Saint Georges 

Sous l'impulsion du Duc Jean II de Brabant, l'Hôpital St Jean cèdera, en 1304, au Serment un terrain au Sablon sur lequel sera construite une Chapelle. 

Cette modeste chapelle  connut une grande renommée lorsqu'y fut transportée en 1348 une statuette miraculeuse de la vierge.

Selon la tradition, cette statuette aurait été amenée d'Anvers par  Béatrice Soetkens, une pieuse femme qui aurait reçu pour mission, de la Vierge d'emmener sa petite statue à Bruxelles où elle fut accueillie par les Arbalétriers miraculeusement avertis de son arrivée. 

La renommée de la statue attira les dévots et grâce aux offrandes qui affluaient, les arbalétriers purent construire une nouvelle église au XVe siècle.

Dès sa création, la compagnie des arbalétriers organise chaque année à l'Ascension, un concours  de tir entre ses membres. 

Le vainqueur reçoit  le titre de Roy de tir qui lui permet d'occuper la place d'honneur dans toutes les manifestations auxquelles participe la compagnie. 

Ce tir est réservé aux membres assermentés mais une personnalité est régulièrement invitée à participer au tir et on retrouve mention de la participation de l'Infante Isabelle et du jeune Charles Quint.

Le vainqueur est emmené en cortège à la Chapelle où il est intronisé lors d'une messe solennelle et où son baudrier est béni. 

A partir de l'arrivée de la statue miraculeuse, Notre Dame à la barque est portée en procession autour de la Chapelle, puis de l'Eglise, et le cortège du Roy est assimilé à la procession. 

De plus, lors de la messe de Roy, chaque confrère reçoit un jeton portant l'effigie de la Vierge au recto et l'année du tir au verso. 

Cette procession porte le nom en vieux flamand de Ommegang. 

Cette procession de la Vierge accompagnée des Arbalétriers donnera lieu à une célébration grandiose en 1549 en l'honneur de Charles Quint et de son fils Philippe II.

Cet Ommegang de 1549 sera reconstitué en 1930 à l'occasion du centenaire de la Belgique et est reproduit chaque année à Bruxelles

le premier vendredi du mois de juillet et le mercredi qui précède. 

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Jusqu'à nos jours

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Au cours des siècles, l’Arbalète a disparu des champs de bataille, mais les Arbalétriers continuèrent à jouer un rôle de surveillance urbaine à Bruxelles et conservèrent de nombreux privilèges.

 En 1791, la Belgique est occupée par les Habsbourg d'Autriche qui subissent une défaite face à la France et perdent le contrôle de nos régions qui sont alors annexées par les troupes de la Convention.

En septembre de la même année l'occupant français ordonne la suppression des compagnies d'arbalétriers et d'archers. 

Sous les occupations française et hollandaise, il ne fut jamais question de restituer les droits et biens des compagnies arbalétrières et archères mais c'était sans compter avec l'esprit frondeur des bruxellois et l'attachement des arbalétriers à leur chère Gilde. 

Quoique dépourvus de statut officiel, les membres des Serments se réunissaient par petits cercles. Le cercle, plus important se réunissait au  boulevard Barthélémy et fut considéré comme le véritable héritier du Grand Serment et les autres petits cercles s'y assimilèrent après l'Indépendance. 

Afin d'endormir la méfiance des autorités qui craignaient les arbalétriers qui avaient joué un rôle si important dans la révolution Brabançonne, la corporation se donna le nom d' "Arbalétriers de Robin des Bois". 

Dès l'Indépendance, le souverain rétablit la liberté d'association et en 1842, le Roi Léopold Ier conféra à Robin des Bois le statut de Société Royale et permit à son fils cadet d'en accepter la présidence. 

La Société s'appela dès lors "Société Royale des arbalétriers de S.A.R le Prince Philippe". 

A cette occasion le Roi fit remettre à la Société un drapeau reprenant ses propres armoiries, au-dessus des armoiries de la Ville de Bruxelles et entourant les armoiries des familles des Lignages belges. 

Par ce cadeau, le roi souhaite "Témoigner ses sympathies aux sociétés qui rappellent les gloires du pays au temps jadis"

Et, après maintes péripéties, en 1853, le Roi Léopold Ier reconnaissait les Arbalétriers du prince Philippe comme continuateurs

de l'ancienne guilde du Grand Serment de Notre Dame du Sablon et autorise désormais la Société à prendre le nom de "Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Bruxelles."

Le titre de "Grand Serment" étant également revendiqué par les sociétés d'arbalétriers de St Georges et des Archers , il fut adjoint le qualificatif d'"Ancien" au nom du Serment, faisant de l'"Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Bruxelles" la véritable société mère des précédents. 

Enfin en 1858, la tradition de la Messe des Roys à l'Ascension fut reprise et l'"Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Bruxelles" se remit sous le patronage de Notre Dame du Sablon. 

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Cette dénomination "Ancien Grand Serment Royal et Noble des Arbalétriers de Notre Dame du Sablon" est toujours celle utilisée de nos jours. 

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